Tour du Dhaulagiri en semi-autonomie du 08/07/11 (KTM) au 17/07/11 (KTM)

Notre camp une heure au dela du camp de base du Dhaulagiri.
  • 2 personnes
  • Portage en autonomie
  • Coût avec les vols de retour Jomosom-Pokhara-Ktm : environ 320 euros
Matériel :sac de couchage, matelas, tente, kit cuisine, réchaud a gaz, 2 bonbonnes, pharmacie, matériel personnel, 4 sachets de wai-wai, 2 boites de thon, 1 boite de sardine, 200gr de fruits sec, 2 snikers, 2 kit-kats ; soit environ 16Kg par personne avec l’eau.
Ce n’est pas une expérience que je renouvellerai souvent en temps de mousson, malgré les contacts locaux avec les villageois ou les bergers. Ce trek n’est pas facile en lui-même, en période de mousson c’est quelque peu pire.
Je le qualifierais, dans les conditions de réalisation, de plutôt exténuant. Mais cela laisse des souvenirs et me donne une idée de l’itinéraire et des difficultés.
Nous n’avons pas eu de neige (ou très peu) sur le parcours. C’est un élément important qui peut faciliter ou rendre plus difficile la progression. Il n’a pas gelé durant le parcours sur glacier. Il n’y a pas eu de soleil non plus, par contre il a plu, le ciel fut nuageux.
08 Juillet :
Nous quittons Kathmandu en micro-bus, à 8h, vers Beni. Le micro-bus aura bien du mal dans la dernière partie de l’itinéraire boueuse à souhait et pentue. Nous logerons a Béni pensant marcher dès le lendemain. Repas : Dal Bhat + 1 bière
09 Juillet : DURBAN et au-delà
Départ à 6h et surprise, il y a un bus en partance pour Durban. Nous le prenons et nous arriverons à a ce dernier village, vers midi après moult embourbements.
Dal-Bhat avant de continuer à pied, vers le mi-parcours vers Boghara, jusqu’à Khara. Logement dans une masure, chez l’habitant. Dal-Bhat frugal le soir. Cette après-midi fût chaude et humide. Conditions de marche difficiles grâce au soleil et à l’humidité ambiante. Période la plus difficile de 12h à 15h. Pas de sangsues …
10-11 Juillet :
Étape vers Boghara (1900m), arrivée vers midi. Nous échappons à la chaleur de la veille durant la marche. Peu de gain en altitude, mais du dénivelé à profusion. Ce n’est pas encore la Jungle Népalaise et très peu de sangsues en chemin. Très content d’arriver avec les 16Kg sur le dos.
Tour des maisons du village l’après-midi après un Dal-Bhat simple. Raksi et pommes de terre.
Boghara se limite à un Hameau de 15 maisonnées éparpillées de part et d’autre d’une colline, sur 2km, 300m de pentes + 150m si on compte les champs. Ressources principales : le mais, la pomme de terre, les pousses de bambous en saison, millet, orge, ail, oiseaux, crapauds, poules, lait de bufflesse.
Remarque : la viande se limite à ce qui peut être considéré comme de la nourriture sans importance donnée à ce que cela peut être : tripes, crapauds, oiseaux, poulet, autres morceaux, débités de gauche à droite ou inversement. On ne mange pas de la viande par plaisir (pour moi du moins) mais par nécessité.
L’étape du lendemain (Dobang) est reportée d’un jour. Il y a des ours (Baaloo) dans la jungle, entre Boghara et l’Italian Base camp ; Il n’y a aucune ressources avant le campement de berger en deçà (250m) de l’Italian base camp ; Il y a pléthore de sangsues à tous les étages si il pleut, …
Le départ est prévu pour le 12 Juillet avec 3 personnes du village armés d’un fusil long « Enfield 1866 » (chargement par le canon, c’est le modèle en vogue ou celui qui reste abordable).
11 Juillet : Tour du village.
C’est l’occasion de renouer contact avec tous les vieux et gosses du village ; de boire du Raksi ; d’être impatient, un temps, de se mettre en marche dans l’ignorance de ce qui allait suivre. Bien heureuse fût cette journée paisible de repos et discussions dans le village.
Mauvais plis toujours présents, on fume et on boit, surtout les vieux/vieilles et moyens en age. Mais on est loin, bien loin, des contraintes de la vie à Kathmandu. La situation peut être considérée comme dénuée de ressources mais le village vit plus ou moins en autonomie. Il n’y a pas d’électricité (c’est un obstacle au développement de l’école primaire locale ; il est difficile de maintenir des enseignants au village dans ces conditions) ; Depuis 2 ans des points d’eau ont été installés en différents endroits du village. C’est pas mal, la toilette sans eau visitée il y a 2 ans est maintenant fonctionnelle et propre. Les habitants dépendent cependant toujours de l’extérieur pour de ce qui constitue l’élément primaire de leur alimentation, le riz, les lentilles, le sucre et le sel. La population se répartit entre disons les vieux, les femmes et les enfants. La majorité des hommes étant à l’extérieur.
12 juillet :
Départ à 10h; après les 3 heures de préparation du Dal-Bhat matinal et 1h d ‘attente pour constituer l’équipe de 5 personnes. Destination « Dobang », un camp de bergers, où il n’y aura personne, juste un abri de bambou pour échapper à la pluie qui commencera 10 minutes après notre arrivé (14h) jusqu’au lendemain matin. Repas local. Riz, pommes de terre glanées dans le terrain proche du campement. Le chemin, quant à lui, s’il ne nous a pas fait progresser beaucoup en altitude, n’a fait que monter et descendre dans la jungle locale. Tout comme les sangsues qui nous ont pris pour cible tout au long du chemin. Par bonheur, il n’a pas trop plut et elles sont restées en dessous des genoux. J’ai enfilé les sandales (depuis Khara déjà) puis qu’il n’y a pas moyens d’éviter ces ingénieuses ou efficaces bestioles (c’est plus pratique et pour marcher dans un sentier boueux à souhait et pour repérer ces agréables bestioles). Je ne me ferai jamais à cette progression dans un milieu où l’on ne voit pas plus loin que 5m, où il est impossible de choisir entre une sente et une autre. La machette est presque nécessaire mais inutilisée au Népal au profit du Khukuri. Les sangsues ne nous ont pas quitté, le sentier a serpenté au sens propre du terme en long, en large et en dénivelé ; le gain en altitude reste modeste au demeurant.
Note : cette étape, à cette saison, ne fût réalisable que grâce aux 2 ponts de bois, précaires mais présents, qui ont permis de traverser les torrents sur le parcours.
13 Juillet : Anniversaire de Cécile, ma fille, « Gros bisous et grand sourire à elle »!!)
Objectif, Italian base camp. La progressions est similaire à celle de la veille, Jungle, sangsues, montées et descentes. Passage au dessus du niveau sangsue 2h avant l’arrivée. Nous atteindrons finalement, après une raide montée-descente-montée, sans sangsue, après dégustation de rhubarbe sauvage, le camp de bergers (250m en dessous du camp de base des italiens) vers 13h30.
Cela ce limite à 3 huttes en bambou pour 4 occupants hormis les buffles.
Un thé sucré pour l’accueil, et une reconnaissance, sous la pluie, du chemin au delà du camp de base des Italiens pour préparer le lendemain. ET bien cela promet, 50m au dessus du camp, un effondrement de terrain laisse voir le torrent à traverser, venant du glacier à droite, avec son vis-à-vis à remonter de l’autre côté. Réflexion « Oh putain c’est raide et glissant, pas mal de pas à assurer et un faux pas qui emmènera directement en bas en moins bon état)
La nourriture fera partie des préoccupations et des contraintes de cet itinéraire. En mémoire d’une expression glanée au cours mes lectures, souvent reviendra la pensée « mange, c’est de la nourriture, tu n’es pas dans des conditions où tu peux choisir ». Au retour vers le campement, 3cm cube de « viande » de chamois local. Le soir Riz, patates, oiseaux, tripes et raksi. J’avais presque renoncé aux oisillons avant de voir les tripes fraîches. Et je me suis rabattu sur les oiseaux. Pas grand chose à manger, ils fumaient là depuis 2 jours au moins au dessus du feu mais restaient plus consommables que les tripes et morceaux d’estomacs fraîchement rapportés. Du riz au lait sera préparé pour tous et pour nous deux (1kg) pour la journée du lendemain. Il a plus toute la nuit et jusqu’à 6h environ. Note : cette étape, à cette saison, ne fût réalisable que grâce aux 2 ponts de bois, précaires mais présents, qui ont permis de traverser les torrents sur le parcours.
14 Juillet : Destination Base Camp ou au-delà…
Dal-Bhat avant de partir. Mon sac fait donc 17kg maintenant. Je garde les sandales jusqu’à l’Italian base camp afin de sortir de la jungle sans détremper mes chaussures qui n’auraient pu sécher dans la suite. Passage des deux effondrements et du torrent. Dieu que cet itinéraire est difficile comparé au tour du Manaslu, au Mustang, ou aux sommets au dessus de Muktinath. Le terrain devient plus praticable jusqu’au Swiss camp. AU delà, nous rejoignons le torrent menant au glacier et nous pouvons oublier la notion de chemin jusqu’à Yak-Karkha au dessus de Marpha. La remontée au travers du dédale de caillasse, de rochers et de glace, sans cesse mouvants, cherchant un itinéraire plausible, perdant du temps face aux crevasses (modestes) ou dénivelés nous amènera au base camp du Dhaulagiri vers 13h seulement. 4H à l’estime jusqu’à la « french pass ». Nous passons donc la zone, ou le dépotoir, définissant le dit camp de base, près avoir croiser les reste d’un crash hélicoptère. Nous stopperons notre progression, vers 15h, après recherche d’itinéraire, dans les nuages, sans visibilité, vers 4800m, après avoir rejoint un point d’eau près du glacier. Grand bien nous à pris. Il a plut une heure après avoir établi le campement et il a plut jusque 6h le lendemain matin.
500gr de riz consommés durant la journée. Le repas du soir constituera en 1 noodle soup, 1/2 boite de thon et quelques tasses d’eau sucrées. Et bien, ce n’est pas suffisant pour maintenir un niveau de performance correct. J’ai peiné dans les montées, je peinerai dans les montées et encore plus dans la traversée entre la French Pass et l’aplomb de Yak-Karkha.
15 Juillet :
5h du mat. Il pleut.. Pas de Paris s’éveille ici. 5H30 cela s’arrête. On démonte la tente détrempée et on remet le couvert. Une tasse d’eau sucrée saupoudrée de café et nous voila partis. Nous avons démonté sans pluie et la météo restera clémente, malgré la couverture nuageuse, jusque 11h30. Destination, au plus loin, Yak-Karkha ou Marpha. Pour la journée, un sniker, 10 tablettes de dextrose, 50gr de fruits secs. Mais toujours pas de chemin entre la moraine gauche et le glacier.
A nouveau donc, recherche d’itinéraire sur ce qui tient lieu de glacier avant d’attaquer la remontée d’une moraine au loin. Nous choisirons la progression sur la neige-glace, plus régulière, de ce glacier à celle dans la pente latérale de la moraine. Celle que nous atteindrons là bas loin au fond, nous offrira l’arc de sa crête, simple en progression, jusqu’au plateau avant la « French pass » (5360m). Quelques rayons de soleil, 3 photos, et nous repartons. Oh combien je serai content que mon altimètre indique 5100m à la passe.
Descente vers le vallon qui sert en principe de campement avant l’étape suivante que nous franchirons le même jour. 10 minutes de repos dans le replat, 1/2 boite de sardine, 50gr de fruits secs et nous attaquons la montée régulière vers la « Thapa/Damphus pass (à 5250m environ). Régulière peut-être, mais je suis sans énergie, comme la veille. En plat ou descente, ça va, en montée adieu au cycle de Krebbs, Y a pas d’énergie disponible sauf lentement. La Damphus pass sera cependant atteinte raisonnablement. Avec un Ouf de soulagement en pensant « Il n’y a plus qu’à descendre vers Yak-Karkha ».
Et bien, que neni, mon bon. Sitôt la crête passée, les nuages qui devaient nous attendre comme le pittoresque, le touriste, au tournant, se jettent sur nous avec délectation. Pas plus de cheminque de Tchang sur la tête de votre collègue,… Oh pardon.Pour paraphraser le capitaine Haddock dans Tintin au Tibet. Dans mon esprit on descend tout droit, Tham m’entraîne vers la gauche ; Il y a des barres rocheuses plus bas et il faut traverser à gauche avant de rejoindre la passe au dessus de Yak-Karkha. Tu parles d’une traversée. De 5250m on rejoint 4800m environ (4650 sur l’alti) en tentant vainement de trouver un trace de sentier. Nous chercherons dans le brouillard cette espérée amorce de sentier, nous la trouverons finalement et bien heureusement. La pluie se mettra de la partie pour célébrer cette éphémère trouvaille. Trois heures, trois longues heures durant, nous allons traverser, dans du rien, dans une pente de caillasse à 35-40°, rendue instable par la pluie du jour et celle des jours précédents, trouvant tantôt un bout de sentier, tantôt un glissement de terrain,tantôt cherchant une ligne probable, montant ou descendant, passant tantôt un éperon rocheux ou un torrent, pour finir par arriver vers le replat supérieur, au dessus de Yak-Karkha ou le groupe Névé-Trek était venu en 2004. Le descente vers ce Karka ne sera pas plus agréable. Tout comme à la montée depuis Marpha en 2009 , le vent, les nuages, la pluie nous compliquerons le cheminement. Nous nous arrêterons tout comme en 2009 à une bergerie 500m plus bas que le Karkha noyé dans le vent et les nuages. Menu habituel : 1 noodle soup et1/2 boite de thon, 2 tasses de lait bouilli, cette fois par nos propre soins (la diarrhée canon de Tham en 2009 me maintenant prudent non pas quant au fait de bouillir le lait mais quant à tout ce qui se passe après ; et de toute façon connaissant les non conditions d’hygiène entourant son traitement de la traite à la consommation il vaut mieux faire certaines choses soi-même si on veut éviter les problèmes).
16 Juillet : Descente à Marpha puis Jomosom.
Lever sous la pluie et attente dans la cahute du berger local. Rien de special, 2 tasses de lait en attendant la fin de la pluie. Départ a 9h30 arrivée a 10h30. Déjeuner/dîner et bière, repos puis retour calme vers Jomosom en 1h30.
Logement au Xanadu Lodge, repos et réservation billet pour le 17 vers Pokhara.
17 Juillet Vol Jomosom-Pokhara-Kathmandu
Arrivée a 10h a Pokhara, Achat du billet vers KTM pour le vol de 11h45
Vol sans probleme
Coût des billets : 9200 Nrps + 8800 Nrps
Nettoyage du matos
Repos
Et voila, cela doit être plus amusant sous le soleil et dans une neige correcte.
A bientôt.